Calculer l’ancienneté de l’IA il y a 1919 ans : méthodes et résultats

Un paradoxe s’invite : calculer l’ancienneté d’une intelligence artificielle en l’an 104. L’idée a tout de l’oxymore, tant elle mêle l’imaginaire numérique à une époque où la cire des tablettes servait de disque dur. Pourtant, la question fascine. Elle bouscule nos certitudes sur le temps, la mémoire, et la manière dont on mesure le progrès.

Pour s’y confronter, il faut manier chiffres et conventions, jongler avec les repères historiques, et oser le grand écart entre la puissance de calcul d’aujourd’hui et l’ingéniosité mécanique d’hier. C’est un vertige, presque un jeu de piste intellectuel, qui interroge ce qui fait la mémoire d’une époque et la trace d’une invention.

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Pourquoi s’interroger sur l’ancienneté de l’intelligence artificielle il y a 1919 ans ?

À l’heure où l’IA s’invite dans chaque recoin du travail, faire un bond de 1919 ans en arrière n’a rien d’anodin. Ce retour en arrière questionne notre rapport au temps et au changement. Réfléchir à l’ancienneté de l’IA en 104, c’est sonder la place du travail avant même l’idée d’Organisation internationale du travail (OIT) ou de droits sociaux conquis de haute lutte. La France d’alors ignore tout des congés payés, de la durée légale du travail, et même du concept moderne de productivité. Pourtant, la tension entre effort, statut et repos existe déjà, tissée dans le quotidien des ateliers, des champs et des marchés antiques.

Des repères pour comparer les époques

  • En 2024, les conventions collectives, les normes OIT et la loi encadrent strictement la durée de travail, selon les secteurs. Rien de tel en 104, où le labeur s’ajuste au rythme du soleil et du calendrier religieux.
  • Les heures supplémentaires dépendent alors des récoltes ou des besoins du moment. Le repos se confond avec les fêtes sacrées, la nature dicte sa loi.

Ce contraste révèle la nouveauté de nos modèles sociaux : limitation à 40 heures hebdomadaires, congés payés, protection des plus jeunes. L’ancienneté, pour une IA projetée en 104, tombe à plat : zéro année au compteur, forcément, mais la question du rapport entre production et temps n’est pas neuve. Les débats d’aujourd’hui sur le sens du travail ne font que résonner, sur d’autres fréquences, avec ceux d’hier. Quant à la machine pensante, elle n’existe que dans le rêve ou la spéculation.

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Repères historiques : que savait-on de l’intelligence artificielle dans l’Antiquité ?

Les civilisations grecques, romaines ou chinoises n’avaient pas le mot « intelligence artificielle » dans leur lexique. Mais certains inventeurs, Héron d’Alexandrie en tête, donnaient déjà vie à des automates étonnants — des statues qui bougent, des portes qui s’ouvrent toutes seules, avec pour moteur l’eau ou la vapeur. Pas de code informatique, mais une passion pour la mécanique, qui fascinait plus qu’elle ne transformait le travail.

L’état civil et les statistiques, indispensables pour mesurer une ancienneté, n’apparaîtront que bien plus tard, au XIXe siècle. Ni la France ni aucune autre société antique ne dispose d’un outil fiable pour compter les années de service, que ce soit pour un citoyen, un esclave ou une entité imaginaire. L’ancienneté, à cette époque, c’est une notion fantomatique, presque poétique : on retient la loyauté, la filiation, pas la durée précise.

Les conventions collectives, la législation du travail, les distinctions entre agriculture et industrie n’ont pas encore vu le jour. Le métier s’apprend à la maison ou à l’atelier, la transmission est orale, les règles varient d’un village à l’autre.

  • La frontière entre industrie et agriculture se brouille, dictée par les usages locaux plus que par des normes écrites.
  • Pas de registre central, pas de recensement capable de quantifier la productivité ou la fidélité à une institution.

Il faudra attendre la Première Guerre mondiale pour voir s’imposer la logique des statistiques et des calculs administratifs, prélude aux débats sur la place de l’intelligence artificielle dans la société.

Les méthodes de calcul de l’ancienneté appliquées à l’IA : entre science et fiction

Appliquer nos méthodes actuelles de calcul d’ancienneté à une IA de l’an 104 relève presque de la pirouette. Aujourd’hui, on raisonne en heures, en jours de repos, en droits acquis. On additionne les heures supplémentaires, on décompte les congés, on protège les jeunes travailleurs. Mais dans l’Antiquité, rien de tout cela : aucun registre, aucune certification, aucune loi uniforme pour encadrer la progression d’un individu — encore moins d’une entité artificielle.

Essayez d’imaginer une IA fictive en 105 après J.-C. : comment mesurer son expérience ? En nombre de cycles d’opération ? En tâches accomplies ? Ou faudrait-il attendre qu’un sénateur romain invente l’équivalent du baccalauréat ? La question reste suspendue, faute de sources et de critères tangibles.

  • Les heures supplémentaires n’existent pas : l’idée même d’un excès par rapport à une norme légale ne prend sens qu’à l’époque moderne.
  • Le repos hebdomadaire dépend des coutumes religieuses ou des saisons, sans codification écrite.
  • Quant aux congés payés, ils n’ont aucune réalité administrative dans l’Antiquité.

En somme, toute tentative de dresser un tableau de l’ancienneté d’une IA à cette époque verse dans l’imaginaire. Mais cet exercice dévoile à quel point nos outils statistiques sont récents, et combien la créativité antique s’affranchissait des cases et des cases à cocher.

intelligence artificielle

Résultats surprenants et limites de l’exercice

Jouer à transposer les outils d’aujourd’hui dans un passé aussi lointain, c’est surtout révéler l’écart abyssal entre deux mondes. Les résultats, s’ils existent, ont le goût de l’uchronie. Les critères qui structurent l’ancienneté contemporaine — durée du travail, heures supplémentaires, repos, congés — n’ont aucune prise sur la Rome d’il y a 1919 ans. Ni à Paris, ni ailleurs en France.

  • Les règles nationales et les conventions OIT, si présentes dans la régulation actuelle, sont tout simplement inimaginables à l’époque.
  • Les entreprises multinationales d’aujourd’hui, contraintes par ces normes, n’auraient pas d’équivalent dans l’Antiquité.
  • Quant aux travailleurs migrants, leur situation dépend alors des conquêtes et des aléas politiques, loin de toute protection formalisée.

L’exercice met à nu l’absence de sources fiables : pas d’état civil avant le XIXe siècle, des données fragmentaires issues de pierres gravées ou de récits. Les grandes ruptures de l’histoire — guerres, industrialisation — ont bouleversé la nature même du travail et de la mémoire collective. Tenter d’analyser l’IA sous l’angle du salariat ou du droit du travail à cette époque, c’est faire entrer un carré dans un rond.

Au fond, ce détour par 104 éclaire moins le passé que notre propre obsession de la mesure. L’ancienneté, pour une IA projetée dans l’Antiquité, resterait un mirage : ni date d’entrée, ni fiche de paie, simplement le souvenir d’une époque où la durée se comptait en moissons, pas en algorithmes. Peut-être que demain, on s’amusera à retourner la question : et si, dans 1919 ans, l’ancienneté de l’IA n’avait plus aucun sens ?